Les PSSM au cœur du programme QVT de Resmed

La santé mentale des salariés est un sujet clé pour les entreprises. Elles sont nombreuses à mettre en place des actions concrètes dans le cadre de leur programme de qualité de vie au travail (QVT). C’est le cas de l’entreprise Resmed qui déploie la formation PSSM depuis sa création en 2019.

Resmed est une entreprise internationale avec près de 10 000 employés, dont environ 400 en France. ResMed développe et distribue des solutions connectées pour traiter l’apnée du sommeil et les maladies respiratoires chroniques. En France, l’entreprise Resmed propose à ses salariés de se former aux Premiers secours en santé mentale (PSSM).

Sophie Mauranges, DRH formée aux PSSM

Sophie Mauranges est directrice des ressources humaines Resmed pour la zone Europe de l’Ouest. Elle est également secouriste en santé mentale et a accepté de répondre à nos questions.

La place de la santé mentale chez Resmed

Comment l’entreprise RESMED s’engage dans la protection de la santé mentale de ses salariés ? Depuis 2019, ResMed s’engage pour la protection de la santé mentale de ses salariés. Nous avons débuté en formant l’équipe RH aux premiers secours en santé mentale, faisant ainsi figure de précurseurs. Confrontés à des situations sensibles, nous sommes un point d’appui pour les salariés, qui nous confient des sujets personnels et confidentiels.

Stress, surmenage, détresse psychologique passagère ou crise suicidaire : autant de situations où il est essentiel d’être formés pour repérer les signaux faibles et accueillir ces moments avec justesse.

Nous avons ensuite élargi la formation à notre responsable sécurité, et aux élus représentants du personnel qui le souhaitaient avant de l’ouvrir à tous les salariés volontaires.

La crise Covid a eu un impact majeur sur la santé mentale, tant au travail que dans la sphère personnelle. C’est pourquoi nous avons souhaité rendre cette formation accessible à tous. Aujourd’hui, plus de 40 salariés, soit 10 % de nos effectifs en France, sont formés aux PSSM.


« Il est crucial d’être à l’écoute des signaux faibles et de comprendre les difficultés qu’une personne en situation de détresse peut rencontrer »

Sophie Mauranges
DRH et secouriste en santé mentale


Comment s’inscrit la formation PSSM dans la politique de RESMED ?

La formation PSSM est l’un des piliers de notre engagement en faveur de la santé mentale chez ResMed. Elle est ouverte à tous les salariés volontaires et s’accompagne de campagnes d’information régulières.

Nous animons notre réseau de secouristes en recueillant leurs témoignages lors de journées thématiques (handicap, santé mentale) et organisons des workshops approfondis sur des sujets clés tels que la gestion du stress ou la prévention du burnout.

Depuis 2021, nous avons mis en place un accompagnement psychologique tripartite avec une psychologue du travail. Cette approche permet d’aborder des problématiques de santé mentale au travail et est particulièrement appréciée, tant par les salariés qui se sentent soutenus que par les managers, qui peuvent ainsi traiter ces sujets plus sereinement. Cela facilite, par exemple, le retour après une absence prolongée ou l’aménagement du temps de travail en lien avec une problématique de santé mentale.

Retour d’expérience en tant que secouriste en santé mentale

En tant que secouriste en santé mentale, comment intégrez-vous les compétences acquises lors de la formation dans votre quotidien professionnel ?

En tant que membre de la direction et secouriste en santé mentale, il est essentiel pour moi d’incarner pleinement ce sujet au sein de l’entreprise. Cette formation m’a permis de renforcer mon ouverture d’esprit, de prendre conscience de mes propres biais cognitifs et d’adopter une approche bienveillante et d’écoute active.

Au-delà de l’accompagnement individuel, mon rôle est aussi de porter ce sujet à un niveau collectif : sensibiliser, encourager le dialogue et contribuer à déstigmatiser les troubles psychiques. Il est crucial d’être à l’écoute des signaux faibles et de comprendre les difficultés qu’une personne en situation de détresse peut rencontrer.

Mon engagement personnel est de faire évoluer les représentations et d’intégrer ces enjeux dans la culture de l’entreprise, afin de créer un environnement où chacun se sent légitime à s’exprimer et à demander de l’aide.


« Mon engagement personnel est de faire évoluer les représentations et d’intégrer ces enjeux dans la culture de l’entreprise »

Sophie Mauranges
DRH et secouriste en santé mentale


Avez-vous un exemple de situation où la formation PSSM vous a été utile ?

J’ai eu à gérer une crise d’angoisse en direct et à appliquer la méthode AÉRER©. Sur le moment, il s’agissait d’apaiser, de recentrer, de rassurer, tout en respectant le rythme de la personne. Mais ce qui m’a surtout marqué, c’est l’après : trouver les mots justes, sans minimiser ni dramatiser, et surtout, faire comprendre que ce qui s’est passé est ok. Grâce à la formation, j’ai pu adopter une posture alignée et authentique, et mon discours a été perçu comme sincère et rassurant.

D’un point de vue personnel, que vous a apporté cette formation de secouriste en santé mentale ?

Cette formation m’a permis de mieux comprendre la réalité de la dépression, au-delà des idées reçues. J’ai pris conscience que ce n’est pas une question de volonté ou de motivation, mais une maladie qui affecte profondément le quotidien. Ce qui peut nous sembler anodin – sortir du lit, répondre à un e-mail, échanger quelques mots – peut représenter un effort immense pour une personne qui en souffre.

J’ai également appris l’importance d’aborder le sujet du suicide sans hésitation. En cas de doute, il faut oser poser la question directement, sans laisser la gêne, la politesse ou les conventions nous en empêcher. La parole peut être un véritable levier de soutien.

Constance Augustin, salariée formée aux PSSM

Constance Augustin est responsable fabrication chez Resmed. Elle a choisi de suivre la formation de secouriste en santé mentale dans le cadre de son travail. Aujourd’hui, elle partage son retour d’expérience des PSSM en entreprise.

Avant la formation PSSM

Pourquoi avez-vous souhaité vous former aux PSSM ? Depuis quelques années, je suis manager d’une équipe entre 30 et 50 personnes et j’ai déjà été confrontée avec certains membres de mon équipe à des crises que je ne savais pas forcément identifier. C’est assez déstabilisant quand on ne sait pas comment réagir, qu’est-ce qu’on peut dire, comment aider au mieux la personne.

Je souhaitais me former et m’informer pour éviter de revivre ces situations afin de pouvoir agir à mon niveau et mettre des mots sur les troubles qui pouvaient toucher certaines personnes.

Quelles étaient vos attentes et est-ce que la formation PSSM y a répondu ?

Mon attente était surtout de savoir comment réagir quand une personne est en situation de crise. Avec la méthode AERER©, j’ai mieux compris comment procéder et aujourd’hui j’ai bien ce schéma en tête que j’applique naturellement.


« Pendant la formation, j’ai été marquée par la diversité des troubles auxquels les personnes peuvent être confrontées »

Constance Augustin
Secouriste en santé mentale, formée dans le cadre de son travail


Après la formation PSSM

Qu’est-ce qui a le plus retenu votre attention au cours de la formation ?

Pendant la formation, j’ai été marquée par la diversité des troubles auxquels les personnes peuvent être confrontées. Avant la formation, je n’avais pas forcément conscience de l’ampleur et des conséquences de ces troubles en santé mentale. Je suis contente que mon entreprise m’ait proposé de participer à cette formation afin de pouvoir aider à mon niveau quand le cas se présente.

Depuis la formation, avez-vous eu l’occasion de mettre en pratique vos compétences de secouriste en santé mentale ?

J’ai déjà eu l’occasion avec une personne de mon équipe de mettre en pratique mes compétences de secouriste en santé mentale. Cette personne était en détresse psychologique suite à des problématiques personnelles qui venaient empiéter sur le professionnel.

J’ai beaucoup écouté cet employé et j’ai essayé de le réconforter. Je l’ai aussi encouragé à aller vers des professionnels. J’ai aussi demandé de l’aide à quelqu’un avec un peu plus d’expérience en tant que secouriste en santé mentale car j’ai quand même eu peur à ce moment-là que mes actions n’aient pas été suffisantes. Je suis ravie d’appartenir à une entreprise qui considère les employés comme cela et qui met en place des solutions pour que chacun se sente écouté et accompagné.

Pour aller plus loin :

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