Comment (re)trouver un emploi quand on souffre d’un trouble psychique ? L’association Messidor a fait de cette question sa mission. Depuis 1975, l’équipe œuvre au quotidien auprès de personnes concernées et d’entreprises afin de favoriser un retour à l’emploi adapté.

La santé mentale au travail
En France, 1 salarié sur 4 déclare être en situation de santé mentale dégradée, d’après le baromètre santé mentale et qualité de vie et conditions de travail 2025, réalisé par Qualisocial et Ispos1.
En parallèle, selon l’UNAFAM, on estime que 80% des personnes vivant avec un trouble psychique ne travaillent pas2.
Le sujet de la santé mentale au travail a donc toute sa place dans le débat public et les entreprises l’ont bien compris. On observe en effet ces dernières années un renforcement des programmes de qualité de vie au travail (QVT) dans chez les employeurs, aussi bien dans les grands groupes que dans les PME.
Messidor : le trait d’union entre emploi et troubles psychiques
L’association Messidor est un acteur pionnier dans l’accompagnement vers le retour à l’emploi de personnes en situation de handicap psychique. On parle de handicap psychique lorsqu’un diagnostic a été posé par un professionnel de santé. Par exemple une dépression chronique ou un trouble bipolaire.
Jean-Marc Collombier est directeur général de cette association et secouriste en santé mentale. Il a accepté de partager sa vision et son expérience à PSSM.

Quelles sont les missions de Messidor ? Depuis près de 50 ans, Messidor place l’humain au cœur de son action en facilitant le rétablissement par le travail des personnes en situation de handicap psychique et cognitif grâce à un accompagnement favorisant leur inclusion sociale et professionnelle. Ce parcours de transition par le travail offre aux personnes concernées un cadre de vie structuré, favorisant le développement des relations sociales ainsi que le renforcement de leur autonomie et de leur confiance en soi.
Comment Messidor participe-t-il à la déstigmatisation de la santé mentale ?
Nous œuvrons à la déstigmatisation de la santé mentale, d’abord en interne, en cultivant un esprit de coopération et d’entraide basé sur la co-construction, la co-responsabilité et la valorisation des savoirs, notamment expérientiels. Nous encourageons la confiance, l’estime de soi et le bien-être au sein des équipes.
Ensuite, auprès des employeurs, en proposant un éventail de formations et de prestations (conseils, tutorats, compagnonnages…). Cela afin de sensibiliser et acculturer à la santé mentale au travail et accompagner l’inclusion socio-professionnelle des personnes en situation de handicap psychique.
Quel outil aimeriez-vous partager avec secouristes de PSSM France ?
Messidor développe plusieurs outils et actions pour promouvoir la santé mentale au travail. En plus des formations PSSM, nous organisons des ateliers collectifs pour sensibiliser les employés aux enjeux de la santé mentale et leur apprendre à reconnaître les signes de détresse psychologique. Parmi ces ateliers : la fresque de la santé mentale et les pauses café du rétablissement.

De plus, dans notre nouveau projet associatif « Messidor 2030 », nous souhaitons mettre l’accent sur une collaboration d’égal à égal avec une participation plus active des personnes accompagnées aux instances associatives et opérationnelles, ainsi que sur la présence de pairs aidants dans chaque territoire.
Nous initions également une démarche Qualité de Vie et Conditions de Travail (QVCT). Nous aspirons aussi à devenir une organisation apprenante en faisant évoluer nos postures et pratiques.
Toutes ces actions encouragent une culture de cohésion et de communication ouverte où les employés se sentent à l’aise de parler de leurs problèmes de santé mentale sans crainte de stigmatisation. Cela nous aide à créer un environnement de travail plus sain et à améliorer le bien-être des employés..
« Je suis formé aux premiers secours en santé mentale, tout comme nos équipes d’encadrants […]. C’est essentiel dans nos compétences métiers »
Jean-Marc Collombier
Directeur général de Messidor
Êtes-vous, ainsi que votre équipe, formés aux premiers secours en santé mentale ? Qu’en pensez-vous ?
Oui, je suis formé aux premiers secours en santé mentale, tout comme nos équipes d’encadrants. Cela fait partie intégrante de notre plan de formation. C’est essentiel dans nos compétences métiers, qui incluent l’acquisition et la transmission de connaissances techniques, le développement du savoir-être, l’écoute et la valorisation du potentiel des personnes, la gestion de projets d’insertion et de vie, ainsi que l’accompagnement de structures.
Pour aller plus loin :
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